Une amie m'a fait remarquer aujourd'hui que j'aurais pu parler aussi, dans le post précédent, du contenu de ma propre "introduction à l'écoute", et ne pas parler uniquement de la conférence de Christophe André. Je prends le commentaire, et note que ce n'est pas la première fois que cela m'arrive...J Alors voici également le contenu de mon intervention à la Maison du Barreau le 8 avril 2016 dans la journée consacrée à l’écoute, et que j'ai faite sous la forme d'un détour par la musique.
L'impact de l'écoute A l'opposé, il y a fort heureusement de jolis bénéfices à aller chercher : L'écoute a une puissance inouïe, qui peut être explorée et apprivoisée au même titre que la puissance de la parole. Les neurosciences démontrent actuellement la production de neurotransmetteurs par le cerveau sous l'effet de certaines musiques et sons : dopamine, endorphines, sérotonine, adrénaline... On peut donc modifier très sensiblement notre humeur, notre rythme cardiaque, notre niveau d'énergie et notre motivation en agissant sur ce que nous écoutons ! Travaux de Robert Zatorre et Anne Blood (Montreal Neurological Institute), Hervé Platel (Inserm), Daniel Levitin (McGill)... S'accorder
La Triple Ecoute Il me semble que 3 niveaux interviennent dans l'écoute d'un musicien, et que le lien peut être fait avec beaucoup d'autres domaines professionnels. Prenons l'exemple d'un violoniste d'orchestre : - en permanence, il est capable de s'écouter lui-même et d'écouter son instrument pour en tirer le son le plus pertinent et harmonieux possible - il écoute également les autres violons, pour que l'ensemble soit cohérent et homogène -et enfin, il écoute le reste de l'orchestre pour comprendre la construction de l’œuvre, le sens de ce qu'il est en train de jouer et dans quoi cela s'inscrit. Et il écoute aussi le public pour capter ce qu'il dégage et percevoir un peu de ce qu'il est venu chercher ce soir-là avec cet orchestre-là. La puissance d'un musicien ou d'un groupe de musiciens dépend en grande partie de la coexistence de ces trois niveaux d'écoutes qui s’enrichissent mutuellement, et de l'ajustement continu entre ce que le musicien écoute et la façon dont il s'y adapte. Il y a des "moments de grâce" qui provoquent ainsi des émotions extrêmement fortes entre les interprètes et leur public. Les ingrédients essentiels de l'écoute Un exercice pour explorer les ingrédients d'une écoute intense : Se plonger dans le souvenir d'un moment où vous vous êtes senti(e) particulièrement bien écouté(e). Vous parliez, et la personne en face de vous écoutait avec une telle intensité que vous vous en souvenez encore aujourd'hui. Plongez-vous dans ce moment, en musique, en vous posant la question suivante : "quels étaient les ingrédients de cette écoute ?" Les ingrédients trouvés collectivement par 350 avocats du Barreau de Paris pendant cette conférence me semblent résumer parfaitement ce qui compose une vraie écoute :
- le Silence - la Présence attentive, complète, sans distraction - l'Attention totale, y compris à ce qui n'est pas dit, aux émotions sous-jacentes et aux besoins - l'Amour, au sens large - l'absence de Jugement Une question en guise de conclusion : "Comment l'intensité de votre écoute pourrait changer votre parole?" Et une citation que j'aime particulièrement, qui nous indique peut-être la marche à suivre pour équilibrer les forces : "Il faut oser d'abord, doser ensuite" Karine Viard
0 Comments
Your comment will be posted after it is approved.
Leave a Reply. |
AuthorLaure Helfgott Archives
October 2020
|